Les boulangers manquent de bras. La boulangerie n’attire plus ?


Non seulement les artisans boulangers doivent actuellement faire face à l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie mais en plus ils manquent de bras et ont de plus en plus de mal à recruter du personnel. Cette année, des milliers de postes sont à pourvoir dans les boulangeries partout en France.
Une situation inquiétante puisqu’elle conduit certaines boulangeries à fermer, temporairement ou définitivement.
La tension sur le marché de l’emploi est générale mais le secteur de la boulangerie semble souffrir plus que d’autres. Quelles sont les raisons d’une telle situation ? La Covid ? La boulangerie est un des rares secteurs à n’avoir jamais fermé ses portes depuis le début de la crise sanitaire mais il est tout de même très compliqué de recruter. Et pourquoi ? La Covid n’a fait qu’accentuer des problèmes déjà existants.
L’image de la boulangerie n’a plus la cote auprès des jeunes. S’il est nettement moins contraignant et pénible qu’avant, le métier de boulanger exige de se lever tôt, de travailler le week-end, rester debout toute la journée, se montrer au service de la clientèle, … Même si certains gestes manuels ont été en partie remplacés par des outils de plus en plus modernes (pétrins mécaniques, diviseuses et façonneuses automatiques, chambres de pousse électroniques et fours programmables), ce métier reste néanmoins physique. Selon le président de la CNBP, le secteur attire chaque année 24 000 apprentis, mais 25% d’entre eux abandonnent dès la première année en raison de la difficulté du métier.
Et les salaires ? Si le métier de boulanger est avant tout une passion, ce n’est pas pour autant que le salaire ne compte pas ! Le salaire minimal d'un boulanger est fixé par la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française. Il s'élève aux alentours du SMIC pour les boulangers débutants, sur la base des 35 heures. Cela concerne à peu près l'ensemble des fonctions d'une boulangerie. Est-ce un salaire correct compte tenu de la pénibilité du travail combinée à des horaires assez contraignants ?
Il faut quand même dire que la situation change tout doucement. De plus en plus de boulangeries ferment deux jours par semaine pour donner la possibilité aux salariés de se reposer. Aujourd’hui, les boulangers peuvent plus facilement avoir leurs dimanches, leurs week-ends ou deux jours de congé consécutifs. La mécanisation a permis de rendre le métier un peu moins dur, diminuer les TMS et certaines maladies professionnelles. Les salaires sont aussi réévalués tous les ans. Mais est-ce que c’est assez pour redonner envie aux jeunes de venir travailler en boulangerie ou il faut des mesures plus drastiques ?
Et vous ? Comment voyez-vous les choses ? Avez-vous des difficultés à recruter ? A votre avis, quelles sont les raisons de cette situation et comment y remédier ?